vendredi 30 août 2013

Guerre Froide

Vert-de-gris (Field Grey) - Philip Kerr

Synopsis :

1954. Alors que Bernie Gunther tente de fuir Cuba en bateau accompagné d'une sulfureuse chica, il est arrêté par la CIA et enfermé à New York puis au Landsberg à Berlin.
C'est que nous sommes en pleine Guerre froide. L'Oncle Sam place et bouge ses pions en Europe, cherche des informations sur l'Allemagne de l'Est et sur les Russes. Quel rapport avec Gunther ? Sa liberté dépendra des informations qu'il veut bien donner sur ses anciens 'camarades 'de la SS, notamment Erich Mielke, personnage trouble auquel Bernie Gunther a eu maintes fois affaire pendant et après la guerre, devenu chef de la toute nouvelle Stasi.
Par ailleurs, les Français cherchent eux à mettre la main sur Edgar de Boudel, un collaborateur qui se cache sous l'uniforme d'un prisonnier de guerre allemand de retour de camp en URSS. Au fil des interrogatoires, Gunther raconte : son entrée dans la SS, la traque des communistes allemands dans les camps français, ses mois passés dans les terribles camps de prisonniers russes et ses faits et gestes, guidés seulement par une farouche volonté de sauver sa peau.

Chronique :

On ne sait plus qui sont les bons, qui sont les méchants... Un excellent suspense !



Après la Seconde Guerre mondiale, comme beaucoup de hauts responsables allemands, Bernie Gunther, ancien policier berlinois, engagé dans la SS bien qu'il n'ait jamais rejoint le parti nazi, a fui à Cuba.
On est à ses trousses. Il fuit alors en bateau, accompagné d'une prostituée militante communiste qui a tué un policier cubain. Ils sont arrêtés, elle pour son meurtre, lui parce qu'il est allemand. Il est remis aux autorités américaines.

C'est là que tout commence. Comme tous les allemands sont des nazis aux yeux de tous après la guerre, les américains ne prennent pas de pincettes avec Bernie Gunther. Ils le renvoient en Allemagne, dans la cellule même qu'Hitler a occupée après sa tentative de coup d'état, et lui mettent la pression pour qu'il aide à arrêter Erich Mielke qui tient une place importante au Ministère de la Stasi en RDA. C'est la guerre froide.
D'autre part, Gunther a aussi des informations qui intéressent les français sur un collaborateur de la première heure et qui a aussi fait tuer ses compatriotes en Indochine : une vraie menace. Quel camp Bernie Gunther va-t-il aider ?
Il n'aime ni les américains, ni les français... le choix s'avère difficile...



Entre-temps, lors des interrogatoires, Gunther est amené à raconter ce qu'il faisait avant, comment il a survécu à la guerre, aux camps russes, comment il s'est enfui à Cuba. Un vrai méli-mélo. Il a tout fait ! Mais une chose est sûre il n'a jamais été qu'un flic berlinois. Le nazisme, le communisme... tout ça ne signifie rien pour lui. Il veut juste qu'on le laisse tranquille.


Bernie Gunther est quelqu'un de normal. Il n'est pas mieux, pas pire que les autres. Pendant la guerre il a suivi le mouvement : ses piètres tentatives pour ne pas tuer les enfants et les vieillards juïfs n'ont eu pour effet que de mettre en lumière qu'il n'était pas un national-socialiste convaincu, les juïfs sont morts. Il n'a su que protéger Erich Mielke qu'il déteste pourtant, mais pas assez pour le laisser se faire torturer ou abattre sur le bord d'une route sans procès. Bernie Gunther est aussi quelqu'un qui croit en la justice, c'est pour ça qu'il est devenu flic !



Dis comme ça, le roman peut ne pas paraître folichon. Mais il montre l'hypocrisie et la cruauté des hommes, peu importe leur camp. On se demande même lesquels sont les pires : ceux qu'on sait être des monstres ou ceux qui prétendent défendre des hautes valeurs humaines et utilisent les mêmes méthodes ?



On avance dans le flou. On a l'impression que Bernie Gunther se fait manipuler de part et d'autre. Tout ce que je peux dire, c'est que non... et on ne s'en rend compte que dans le dernier chapitre !



À lire avant : Tout plein d'autres et Hôtel Adlon.
À lire après : (non traduits en français pour l'instant)Prague Fatale et A Man Without Breath




Lu pour les challenges  :

Écosse


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