mercredi 15 mai 2013

Stiller

Stiller - de Max Frisch

Résumé :

„Je ne suis pas Stiller!“
Le narrateur, un homme dont le passeport américain indique qu'il se nomme James Larkin White, se défend par ces mots de n'être pas le sculpteur Anatol Ludwig Stiller avec lequel on le confond lors d'un contrôle d'identité dans un train suisse. Il est mis en prison jusqu'à ce que l'ex-femme de Stiller, une danseuse de ballet prénommée Julika, l'identifie formellement...
Stiller finira-t-il par reconnaître qui il est vraiment ou continuera-t-il à fuir ?

Avis :

J'ai été très intriguée par ce roman, sous forme de journal que Stiller écrit alors qu'il est en prison.
Sachant que son avocat, entre autres, va lire son journal pour y trouver des preuves qu'il est bien Stiller, le narrateur ne dira jamais qu'il l'est. Il joue à fond son rôle, la personne qu'il est devenue en oubliant son passé.

On retrouve dans ce roman les thèmes chers à Max Frisch (cf. Homo Faber !) : la quête d'identité et les relations homme-femme.



La quête d'identité est centrale ici. Stiller, on le comprend assez vite, était mal dans sa vie. Il n'était pas reconnu dans son travail, il pensait que sa femme était trop bien pour lui et qu'il n'arrivait pas à la rendre heureuse : tout cela le faisait beaucoup souffrir. Alors il est parti, et il est devenu quelqu'un d'autre.
Le coupable revenant toujours sur les lieux du crime (et c'est d'ailleurs là qu'il se fait coincer, en revenant en Suisse), ses proches s'acharnent à lui faire reconnaître qu'il est Stiller et personne d'autre. C'est quelque chose que je n'ai pas compris de la part des personnages, en particulier de sa femme, Julika, qui n'était pas heureuse avec lui. Les personnages de Max Frisch sont fondamentalement égoïstes, et c'est de là que débutent leurs problèmes de communication.


Hommes & Femmes ont du mal à communiquer dans Stiller.
On le voit d'abord avec Stiller&Julika. Elle ne dit jamais ce qu'elle pense ; alors lui se met en colère ; et après la crise elle répond "Et maintenant ?" (de quoi devenir dingue !) Elle veut que Stiller fasse attention à elle, en tant que danseuse de ballet elle a l'habitude que les projecteurs soient sur elle ; Lui aussi aimerait que Julika l'estime davantage, il pense que c'est de sa faute si elle ne l'aime pas, parce qu'il n'arrive pas à la satisfaire au lit. Aux yeux de tous d'ailleurs, Stiller est mauvais envers sa femme si frêle et maladive, et pourtant si gentille et douce... Le problème à mon avis c'est qu'elle est trop frêle et trop calme, et qu'elle est incapable d'affronter les problèmes ! (oui j'ai détesté Julika, cet #@?! de greluche égoïste !)
D'autre part, on a le juge et sa femme (qui a été comme par hasard la maîtresse de Stiller, lorsque tous les deux avaient des problèmes de couple). Là, encore des non-dits ; mais dans ce couple chacun reste sur ses positions et attend que l'autre fasse le premier pas. Personne ne se fâche. Le juge trompe facilement sa femme qui l'attend sagement à la maison, elle décide de changer et de le tromper à son tour. Le juge en reste sans voix, en fait il est furieux, mais comme il est pour la liberté dans le couple il n'ose rien dire (il manquerait plus que ça !). Elle attend qu'il se mette en colère et qu'il lui prouve qu'il l'aime vraiment...
Bref. Pas simple l'amour !


Après que Stiller ait reconnu qu'il était bien Stiller, on a une deuxième partie, écrite cette fois par le juge : celui-ci est en effet devenu entre-temps l'ami de Stiller. Il nous raconte le deuxième essai Stiller&Julika. Qui ne se passe pas beaucoup mieux que le premier... Moins de combats, mais Stiller est toujours un peu dans la lune. Et il ne se rend compte de comment vraiment aimer Julika que lorsque celle-ci est sur son lit de mort.




Un bon drame. Une bonne réflexion. Mais parfois un peu long, lorsque Stiller se perd dans ses pensées !



Lu pour les challenges :

Suisse

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