mardi 18 juin 2013

eSCaLe au PeRou !

Ne le dis à personne
(No se lo digas a nadie)
-
de Jaime Bayly

Synopsis :

Joaquin Camino, chez qui s'affrontent une mère bigote et un père hyper macho, fait la découverte de son homosexualité. Il côtoie vite la drogue et la prostitution, mais aussi, grâce à son travail de journaliste, des acteurs, des politiciens et des sportifs de haut niveau qui eux nient leur homosexualité pour rester conformes aux normes politiquement correctes de la bonne société péruvienne.

Avis :

Je ne m'attendais pas à ça... Ce roman a au moins le mérite de rendre à merveille le malaise et le malêtre du personnage principal.



Pas de quoi casser trois pattes à un canard, ni dans le fond, ni dans la forme. Peut-être que j'attendais des explications trop psychologiques ou scientifiques sur comment on devient homosexuel (curiosité malsaine...). Le langage cru m'a mise assez mal à l'aise par exemple dès le début, lorsque collégiens, Joaquin et son ami se sodomisent...

L'homosexualité bien que fortement dépréciée semble être partout au Pérou : chez les adolescents, chez les jeunes qui ne peuvent pas encore le faire avec leur copine (parce qu'avant le mariage ça ne se fait pas dans les bonnes familles) alors il se rabattent sur un gars, chez les curés, chez les acteurs, les footballeurs... bref Joaquin en rencontre tout un tas ! Mais ceux qu'il aime, et qui l'aiment, finissent toujours par suivre la voie de la raison sociale et se conforment à une vie de famille classique avec femme et enfants.



Les autres raisons du malaise. Joaquin n'est pas à l'aise lui non plus. Il sait qu'être homosexuel "c'est mal" : sa mère et l'Église le disent, son père et beaucoup d'autres le disent aussi.
Une bonne partie du roman, il tente d'aller à l'encontre de ses instincts. Mais chaque fois il rencontre un garçon dont il tombe amoureux, il s'éloigne de sa famille un peu plus, et se rend compte/se persuade que c'est sa nature.

Les personnages ne sont pas tellement attachants. Joaquin est assez mauviette. Il est indécis sur sa sexualité, certes, mais sur aussi pas mal d'autres choses dans la vie, et il passe son temps à pleurer ou à se défoncer (pratique de la haute en général, pas seulement des homosexuels).
Sa mère est plus qu'agaçante avec ses bigoteries. Son père, plus rock'n'roll, est finalement un meilleur bougre... même si on ne sait pas trop ce qui le fait rester avec sa femme qu'il déteste.
Le reste, des connaissances de Joaquin, passent, vont et viennent, de Lima à Miami et jusqu'en Espagne. On en apprend un peu sur la vie des riches péruviens, les blancs, qui méprisent les métis (son père va jusqu'à en écraser un sur la route...), le terrorisme, et la vie sociale en général à Lima.



Cette lecture me laisse un sentiment mitigé... Le roman a fait grand scandale au Pérou à sa sortie car on pensait qu'il était complètement autobiographique et on a cherché à savoir qui était qui. On le comprend !
Je ne pense pas que ça reflète vraiment la littérature péruvienne, il faudra que je lise d'autres auteurs !




Lu pour les challenges :

Pérou



Lu pour la lecture commune de evertkhorus : voir les autres commentaires des participants ICI !!

Récapitulatif des lectures péruviennes sur le blog de evertkhorus !

Lu avec :
mimi54 : Tes yeux dans une ville grise de Martin Mucha,
mandorla : Les chiots de Mario Vargas Llosa,
aproposdelivres : Chaveta : L'arche d'or des Incas de Jéromine Pasteur,
Frankie : La maison verte de Mario Vargas Llosa,
jostein : Violeta de Grecia Caceres,
achille49 : Lituma dans les Andes de Mario Vargas,
paikanne : Avril rouge de Santiago Roncagliolo,
evertkhorus : Tes yeux dans une ville grise de Martin Mucha,
Véro : Le Verger de mon aimée de Bryce-Echenique.

1 commentaire:

  1. Je crois qu'à de rares exceptions on a tous eu du mal avec notre lecture péruvienne ! Il y a sûrement un style ou une façon d'aborder certains thèmes qui nous sont étrangers. Ton livre a l'air assez gratiné à ce niveau-là ! :)

    RépondreSupprimer