... lisent et boivent du café
- Agnès Martin-Lugand
Synopsis :
« Ils étaient partis en chahutant dans l’escalier. […] J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux. »
Diane perd brusquement son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. C’est peut-être en foulant la terre d’Irlande, où elle s’exile, qu’elle apercevra la lumière au bout du tunnel.
Chronique :
Je lis, mais je ne bois pas de café (ni vraiment de thé, je me force pourtant mais rien n'y fait), je voulais donc savoir ce que je ratais dans ma vie à ne pas boire de café... Si c'est aussi ce que vous cherchez, ce livre ne vous donnera pas la réponse. Et si vous vous le demandez également, non, je ne lis pas les 4e de couverture, je les découvre souvent quand je les colle en haut de mes articles :P
Dès la première page, on vit en accéléré la mort du mari de Diane, Colin, et de leur petite fille de 5 ans, Clara. Page 2, cela fait déjà un an qu'ils sont décédés et Diane est restée en arrêt sur image : elle a arrêté de travailler et traîne toute la journée en pyjama, elle n'a pas changé ses draps pour garder l'odeur de Colin près d'elle et dans la chambre de sa fille, les seules choses qui ont bougé sont deux doudous : celui qui a été enterré avec elle et celui avec lequel dort Diane.
Elle refuse tout simplement leur mort. Elle ne parle plus à ses parents ni à ses beaux-parents qui prennent son inanition pour de la paresse et un manque de respect envers les défunts. La seule personne encore en contact avec elle : Félix, son meilleur ami, un fêtard homosexuel (portrait pas très flatteur, mais dans le fond il est gentil).
Quand l'histoire commence, Félix s'est mis en tête de sortir Diane une fois pour toute de sa dépression et veut l'emmener en vacances au soleil. Diane, elle, ne veut qu'une chose : qu'on lui foute la paix ! Non, c'est vrai, elle voudrait aussi mourir, mais son coeur continue de battre, inlassablement.
Alors elle décide de partir en Irlande. Elle sait que Colin rêvait d'y aller, mais n'en avait jamais vraiment parlé parce qu'elle, Diane, préfère la plage, le soleil et les cocotiers... Là-bas, elle sera vraiment tranquille.
C'était sans compter sur ses propriétaires Abby&Jack, sur le fait que Mulranny, où elle a décidé de s'enterrer, est un bled paumé où tout le monde se connaît, et sur son horrible voisin Edward.
L'histoire en elle-même ne casse pas des briques : une femme en deuil qui cherche à surmonter son chagrin, des petits airs d'Irlande qui m'ont fait pensé à PS I love you (qui est passé du coup sur la PAL au pied de mon lit ;) ) Des petits airs de Bridget Jones et de Love Story dit la 4e de couverture : Diane fume et se bourre la gueule pour le côté Bridget, mais Love Story je n'ai pas encore trouvé...
Les personnages sont un peu caricaturaux/simples : les parents qui ne comprennent rien, le meilleur ami qui ne sert pas à grand chose, et les Irlandais soit bon enfant, soit bourrus... Mais j'ai été très touchée par la sincérité de l'écriture, qui permet de ressentir la souffrance de Diane. Comment fait-elle pour s'en sortir ? On ne sait pas. ça arrive c'est tout. La vie continue.
C'est simple, court, sans prétention. J'ai passé un bon moment.
Lu pour les challenges :
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