lundi 7 mai 2012

Le dresseur d'insectes

Le dresseur d'insectes - Arni Thorarinsson

Synopsis :

Einar, correspondant à Akureyri (grande ville du nord de l'Islande) pour le Journal du Soir, publie un article sur une maison hantée qui va servir de décor à un film américain. Au lendemain de la fête des commerçants d'Akureyri, on dénombre de nombreuses gueules de bois, plusieurs agressions, plusieurs viols aussi... Victoria, une étrange femme qui se prétend médium, demande à Einar de se rendre avec la police dans la maison hantée. Ils y découvrent le corps d'une jeune fille. Plus tard, c'est l'informatrice elle-même qui est retrouvée assassinée, alors qu'elle commençait une cure de désintoxication. Fort de son expérience d'ancien alcoolique, Einar infiltre le centre pour mener l'enquête.


Avis :

L'auteur pose à merveille l'ambiance des fêtes à boire et à se droguer, mais on s'impatiente : l'histoire met du temps à démarrer ! Diverses affaires voient le jour qui n'ont aucun lien entre elles. Puis l'enquête commence avec la découverte du corps dans la maison hantée. La position de journaliste du personnage principal nous fait voir les enquêtes de l'extérieur (même s'il reste très impliqué et mène parfois l'investigation). Nous ne comprenons tous les liens qu'à la fin : l'auteur ne laisse aucun indice, ce qui est assez frustrant !

Mais il se rattrape avec des personnages hauts en couleur !

Victoria est géniale. Elle m'a beaucoup fait pitié : c'est une vieille alcoolique défraîchie, son histoire est sordide. Mais elle réussit à rester drôle malgré tout : elle a un fort caractère et un franc-parler qui ne sont pas pour déplaire ! On a envie qu'elle s'en sorte.

Dur moment pour Einar (le personnage principal, journaliste) : il doit renouer avec son passé d'alcoolique qu'il essaie d'oublier. Mais sa cure, tout en menant l'enquête, va lui faire du bien. Il développe dans ce volume son amitié (ou au moins une forme de respect réciproque !) avec le commissaire Olafur Gisli ; les deux personnages sont faits pour s'entendre, mais le commissaire n'accorde pas sa confiance à n'importe qui !

Nous découvrons un nouveau personnage (que j'espère revoir par la suite !) : Agust Örn, le neveu du commissaire, qui vient prêter main forte au journal pendant l'absence du rédacteur. Anticapitaliste solitaire, il est différent des jeunes de son âge qui cherchent sexe, drogue et boisson (on reste dans le thème^^) ; lui est sérieux, il cherche à satisfaire ses parents car la vie n'est pas rose à la maison apparemment...

On touche le fond dans ce roman : certains moments sont bien sordides, voire carrément glauques. Mais des moments de répit nous sont accordés. Arni Thorarinsson pose un contexte social agréable qui nous lie aux personnages : le travail au Journal du Soir, les relations d'Einar avec sa fille Gunnsa et les vacances d'Asbjörn en Espagne !!

Dans un style différent de celui d'Arnaldur Indridason, ce polar d'Arni Thorarinsson est tout aussi justement mené.


À lire avant : Le temps de la sorcière
À lire après : Le septième fils



Ce livre compte pour le Challenge Littératures Nordiques :

1 commentaire:

  1. Tu me donnes envie de découvrir cet auteur que je n'ai pas encore lu et j'aimerais connaître ce fameux Agust qui a l'air de t'avoir fait de l'effet ;) Bonne prochaine lecture :)

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